L'objectif de limiter l'augmentation de la température moyenne mondiale à + 2° C par rapport à l'ère préindustrielle est désormais accepté par tous. Cet objectif ambitieux, reconnu à la conférence de Copenhague en 2009, a été confirmé à Cancún en 2010. Il n'y a encore aucune mesure contraignante mais, pour atteindre cet objectif, les principaux pays émetteurs ont d'ores et déjà annoncé des engagements de réduction de leurs émissions pour 2020. L'objet de cet article est de mieux comprendre ce qu'implique cet objectif, en termes de réduction des émissions mondiales à un horizon de 10 ans. Il s'agira ensuite d'apprécier si les mesures prises par les états sont suffisantes.
Durant les deux mandats de Barack Obama, la situation énergétique des Etats-Unis a connu de profonds bouleversements, non seulement du fait de l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, mais aussi de l'essor des énergies renouvelables. Ces évolutions résultent d'actions politiques fortes, au niveau fédéral et des Etats, pour diminuer la dépendance énergétique du pays, ainsi que ses émissions de gaz à effet de serre.Ainsi, dans le mix électrique américain d'origine renouvelable, la part combinée du solaire et de l'éolien a fortement augmenté : elle est maintenant supérieure à 20%, soit une part équivalente à celle des biocarburants. En dépit d'une progression spectaculaire au cours des cinq dernières années, les énergies renouvelables (hors hydroélectricité) occupent toujours une place modeste dans le mix électrique américain (7%). L'indépendance énergétique du pays a été un objectif clairement affiché pour ces politiques ; la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) en a été un autre, conduisant à la mise en œuvre d'un large spectre de mesures visant l'ensemble des secteurs du pays.Ces changements de l'offre énergétique du pays, ainsi que les actions prises dans les autres secteurs, ont abouti à un recul important des émissions de GES. Alors qu'entre 1990 et 2007 elles avaient progressé de façon quasi continue, elles enregistrent un recul important depuis. Les réductions les plus importantes ont été observées dans le secteur électrique et dans le secteur des transports. Cette évolution résulte d'une volonté politique au niveau à la fois fédéral et des États. Malgré l'échec de l'American Clean Energy and Security Act qui devait notamment introduire un système de permis d'émissions couvrant les émissions des centrales électriques en 2009, de nombreux États se sont engagés dans une action forte en faveur du climat à la fin des années 2000. Néanmoins, le contraste reste important entre États, que cela soit en matière de niveau d'émissions de GES, ou de politiques climatiques. Certains se sont ...
Durant les deux mandats de Barack Obama, la situation énergétique des Etats-Unis a connu de profonds bouleversements, non seulement du fait de l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, mais aussi de l'essor des énergies renouvelables. Ces évolutions résultent d'actions politiques fortes, au niveau fédéral et des Etats, pour diminuer la dépendance énergétique du pays, ainsi que ses émissions de gaz à effet de serre.Ainsi, dans le mix électrique américain d'origine renouvelable, la part combinée du solaire et de l'éolien a fortement augmenté : elle est maintenant supérieure à 20%, soit une part équivalente à celle des biocarburants. En dépit d'une progression spectaculaire au cours des cinq dernières années, les énergies renouvelables (hors hydroélectricité) occupent toujours une place modeste dans le mix électrique américain (7%). L'indépendance énergétique du pays a été un objectif clairement affiché pour ces politiques ; la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) en a été un autre, conduisant à la mise en œuvre d'un large spectre de mesures visant l'ensemble des secteurs du pays.Ces changements de l'offre énergétique du pays, ainsi que les actions prises dans les autres secteurs, ont abouti à un recul important des émissions de GES. Alors qu'entre 1990 et 2007 elles avaient progressé de façon quasi continue, elles enregistrent un recul important depuis. Les réductions les plus importantes ont été observées dans le secteur électrique et dans le secteur des transports. Cette évolution résulte d'une volonté politique au niveau à la fois fédéral et des États. Malgré l'échec de l'American Clean Energy and Security Act qui devait notamment introduire un système de permis d'émissions couvrant les émissions des centrales électriques en 2009, de nombreux États se sont engagés dans une action forte en faveur du climat à la fin des années 2000. Néanmoins, le contraste reste important entre États, que cela soit en matière de niveau d'émissions de GES, ou de politiques climatiques. Certains se sont ...
Border adjustments are currently discussed to limit the possible adverse impact of climate policies on competitiveness and carbon leakage. We discuss the main choices that will have to be made if the European Union implements such a system alongside with the EU ETS. Although more analysis is required on some issues, on others some design options seem clearly preferable to others. First, the import adjustment should be a requirement to surrender allowances rather than a tax. Second, the general rule to determine the amount of allowances per ton imported should be the product-specific benchmarks that the European Commission is currently elaborating for a different purpose (i.e. to determine the amount of free allowances). Third, this obligation should apply when the exported product is registered at the EU border, and not after the end of the year as is the case for domestic emitters. Fourth, the export adjustment should take the form of a rebate on the amount of allowances a domestic emitter has to surrender. Five, this rebate should equal the above-mentioned product-specific benchmarks, not the emissions of the particular exporting plant or firm. Finally, the adjustment does not have to apply to consumer products but mostly to basic products.
The EU ETS has been criticised for threatening the competitiveness of European industry and generating carbon leakage, i.e. increasing foreign greenhouse gas emissions. Two main options have been put forward to tackle these concerns : border adjustments and output-based allocation, i.e. allocation of free allowances in proportion to current production. We compare various configurations of these two options, as well as a scenario with full auctioning and no border adjustment. Against this background, we develop a model of the main sectors covered by the EU ETS : electricity, steel, cement and aluminium. We conclude that the most efficient way to tackle leakage is auctioning with border adjustment, which generally induces a negative leakage (a spillover). Another relatively efficient policy is to combine auctioning in the electricity sector and output-based allocation in exposed industries, especially if free allowances are given both for direct and indirect emissions, i.e. those generated by the generation of the electricity consumed. Although output-based allocation is generally less effective than border adjustment to tackle leakage, it is more effective to mitigate production losses in the sectors affected by the ETS. ; Le système européen d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre (GES) a été critiqué comme menaçant la compétitivité de l'industrie européenne et comme générant des fuites de carbone, c'est-à-dire une augmentation des émissions de GES à l'étranger. Principalement, deux options ont été avancées pour traiter ces problèmes : l'ajustement aux frontières et l'allocation basée sur la production, c'est-à-dire une allocation gratuite de permis proportionnelle à la production courante. Nous développons un modèle représentant les principaux secteurs inclus dans le système européen de quotas (électricité, acier, ciment et aluminium) et analysons plusieurs configurations de chacune de ces options, ainsi qu'un scénario avec enchères et sans ajustement aux frontières. Nous trouvons qu'une ...
The EU ETS has been criticised for threatening the competitiveness of European industry and generating carbon leakage, i.e. increasing foreign greenhouse gas emissions. Two main options have been put forward to tackle these concerns : border adjustments and output-based allocation, i.e. allocation of free allowances in proportion to current production. We compare various configurations of these two options, as well as a scenario with full auctioning and no border adjustment. Against this background, we develop a model of the main sectors covered by the EU ETS : electricity, steel, cement and aluminium. We conclude that the most efficient way to tackle leakage is auctioning with border adjustment, which generally induces a negative leakage (a spillover). Another relatively efficient policy is to combine auctioning in the electricity sector and output-based allocation in exposed industries, especially if free allowances are given both for direct and indirect emissions, i.e. those generated by the generation of the electricity consumed. Although output-based allocation is generally less effective than border adjustment to tackle leakage, it is more effective to mitigate production losses in the sectors affected by the ETS. ; Le système européen d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre (GES) a été critiqué comme menaçant la compétitivité de l'industrie européenne et comme générant des fuites de carbone, c'est-à-dire une augmentation des émissions de GES à l'étranger. Principalement, deux options ont été avancées pour traiter ces problèmes : l'ajustement aux frontières et l'allocation basée sur la production, c'est-à-dire une allocation gratuite de permis proportionnelle à la production courante. Nous développons un modèle représentant les principaux secteurs inclus dans le système européen de quotas (électricité, acier, ciment et aluminium) et analysons plusieurs configurations de chacune de ces options, ainsi qu'un scénario avec enchères et sans ajustement aux frontières. Nous trouvons qu'une allocation par l'intermédiaire d'enchères, complétée par un ajustement aux frontières, permet de limiter le plus les fuites de carbone, voire de diminuer les émissions dans les pays hors UE27 (fuites négatives). Une autre politique relativement efficace est de combiner des enchères pour le secteur de l'électricité et une allocation basée sur la production pour les secteurs exposés aux fuites de carbone, en particulier si la quantité de permis distribuée tient compte des émissions directes et indirectes (liées à la génération de l'électricité consommée). Bien que cette dernière option soit généralement moins efficace qu'un ajustement aux frontières pour limiter les fuites de carbone, elle permet néanmoins de réduire les pertes de production dans les secteurs exposés à la concurrence internationale.
The EU ETS has been criticised for threatening the competitiveness of European industry and generating carbon leakage, i.e. increasing foreign greenhouse gas emissions. Two main options have been put forward to tackle these concerns : border adjustments and output-based allocation, i.e. allocation of free allowances in proportion to current production. We compare various configurations of these two options, as well as a scenario with full auctioning and no border adjustment. Against this background, we develop a model of the main sectors covered by the EU ETS : electricity, steel, cement and aluminium. We conclude that the most efficient way to tackle leakage is auctioning with border adjustment, which generally induces a negative leakage (a spillover). Another relatively efficient policy is to combine auctioning in the electricity sector and output-based allocation in exposed industries, especially if free allowances are given both for direct and indirect emissions, i.e. those generated by the generation of the electricity consumed. Although output-based allocation is generally less effective than border adjustment to tackle leakage, it is more effective to mitigate production losses in the sectors affected by the ETS. ; Le système européen d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre (GES) a été critiqué comme menaçant la compétitivité de l'industrie européenne et comme générant des fuites de carbone, c'est-à-dire une augmentation des émissions de GES à l'étranger. Principalement, deux options ont été avancées pour traiter ces problèmes : l'ajustement aux frontières et l'allocation basée sur la production, c'est-à-dire une allocation gratuite de permis proportionnelle à la production courante. Nous développons un modèle représentant les principaux secteurs inclus dans le système européen de quotas (électricité, acier, ciment et aluminium) et analysons plusieurs configurations de chacune de ces options, ainsi qu'un scénario avec enchères et sans ajustement aux frontières. Nous trouvons qu'une allocation par l'intermédiaire d'enchères, complétée par un ajustement aux frontières, permet de limiter le plus les fuites de carbone, voire de diminuer les émissions dans les pays hors UE27 (fuites négatives). Une autre politique relativement efficace est de combiner des enchères pour le secteur de l'électricité et une allocation basée sur la production pour les secteurs exposés aux fuites de carbone, en particulier si la quantité de permis distribuée tient compte des émissions directes et indirectes (liées à la génération de l'électricité consommée). Bien que cette dernière option soit généralement moins efficace qu'un ajustement aux frontières pour limiter les fuites de carbone, elle permet néanmoins de réduire les pertes de production dans les secteurs exposés à la concurrence internationale.
The EU ETS has been criticised for threatening the competitiveness of European industry and generating carbon leakage, i.e. increasing foreign greenhouse gas emissions. Two main options have been put forward to tackle these concerns : border adjustments and output-based allocation, i.e. allocation of free allowances in proportion to current production. We compare various configurations of these two options, as well as a scenario with full auctioning and no border adjustment. Against this background, we develop a model of the main sectors covered by the EU ETS : electricity, steel, cement and aluminium. We conclude that the most efficient way to tackle leakage is auctioning with border adjustment, which generally induces a negative leakage (a spillover). Another relatively efficient policy is to combine auctioning in the electricity sector and output-based allocation in exposed industries, especially if free allowances are given both for direct and indirect emissions, i.e. those generated by the generation of the electricity consumed. Although output-based allocation is generally less effective than border adjustment to tackle leakage, it is more effective to mitigate production losses in the sectors affected by the ETS. ; Le système européen d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre (GES) a été critiqué comme menaçant la compétitivité de l'industrie européenne et comme générant des fuites de carbone, c'est-à-dire une augmentation des émissions de GES à l'étranger. Principalement, deux options ont été avancées pour traiter ces problèmes : l'ajustement aux frontières et l'allocation basée sur la production, c'est-à-dire une allocation gratuite de permis proportionnelle à la production courante. Nous développons un modèle représentant les principaux secteurs inclus dans le système européen de quotas (électricité, acier, ciment et aluminium) et analysons plusieurs configurations de chacune de ces options, ainsi qu'un scénario avec enchères et sans ajustement aux frontières. Nous trouvons qu'une allocation par l'intermédiaire d'enchères, complétée par un ajustement aux frontières, permet de limiter le plus les fuites de carbone, voire de diminuer les émissions dans les pays hors UE27 (fuites négatives). Une autre politique relativement efficace est de combiner des enchères pour le secteur de l'électricité et une allocation basée sur la production pour les secteurs exposés aux fuites de carbone, en particulier si la quantité de permis distribuée tient compte des émissions directes et indirectes (liées à la génération de l'électricité consommée). Bien que cette dernière option soit généralement moins efficace qu'un ajustement aux frontières pour limiter les fuites de carbone, elle permet néanmoins de réduire les pertes de production dans les secteurs exposés à la concurrence internationale.
During the last decade, the Chinese government has frequently changed the value added tax (VAT) refund levels offered to exporters. Indeed, China's VAT system is not neutral, in particular because the exporters may not receive complete refund of the domestic VAT paid on their inputs. This paper investigates how changes in the VAT rebates affect export performance in China. Our empirical analysis relies on export volume data at the HS6 product level over the 2003-12 period. To address potential endogeneity, we exploit an eligibility rule that disqualifies processingtrade with supplied materials from the rebates. We find that the adjustments to the VAT rebates have significant repercussions on the exported volume: a one percentage point increase in the VAT rebate can lead to a 7% increase in export volumes. This magnitude allows to better understand the strong resistance of China's exports amid the global recession.
During the last decade, the Chinese government has frequently changed the value added tax (VAT) refund levels offered to exporters. Indeed, China's VAT system is not neutral, in particular because the exporters may not receive complete refund of the domestic VAT paid on their inputs. This paper investigates how changes in the VAT rebates affect export performance in China. Our empirical analysis relies on export volume data at the HS6 product level over the 2003-12 period. To address potential endogeneity, we exploit an eligibility rule that disqualifies processingtrade with supplied materials from the rebates. We find that the adjustments to the VAT rebates have significant repercussions on the exported volume: a one percentage point increase in the VAT rebate can lead to a 7% increase in export volumes. This magnitude allows to better understand the strong resistance of China's exports amid the global recession.